Dans notre hôpital de jour, nous proposons un bilan gériatrique pluridisciplinaire et personnalisé
Médecin gériatre à la Polyclinique Pau Pyrénées, le Dr Vincent Dodier est attaché à la prise en charge globale et pluridisciplinaire des patients âgés. Le parcours mis en place en hospitalisation de jour permet de réaliser, en un seul lieu, un bilan complet et personnalisé des fragilités et pathologies de la personne. Sa mission consiste aussi à prodiguer des conseils et des formations auprès des services d’hospitalisation générale, afin que soient mieux prises en compte les spécificités et risques liés au vieillissement.
Pouvez-vous nous dire en quelques mots quel a été votre parcours ?
Je suis originaire des Hautes-Pyrénées. Lorsque j’ai commencé mes études de médecine, le diplôme d’études spécialisées (DES) de gériatrie n’existait pas encore. Je me suis formé à Toulouse, dont la région est très empreinte de gériatrie, avec un gérontopôle de renommée internationale et des établissements très concernés par cette discipline, dont le CHU est l’un des fers de lance. Mon internat devait me mener vers un exercice en cabinet rural de médecine générale, mais mon stage en médecine adulte, réalisé en gériatrie, m’a orienté vers cette spécialité qui est devenue le quotidien de mon exercice en 2019. J’ai occupé le poste d’assistant des hôpitaux puis de praticien hospitalier, et en 2021 j’ai rejoint la Polyclinique Pau Pyrénées en tant que médecin gériatre.
Aujourd’hui, quels sont vos domaines d’intervention ?
En hospitalisation de jour, nous proposons un bilan gériatrique pluridisciplinaire et personnalisé. Lors de sa journée de rendez-vous, le patient est reçu par différents professionnels de santé, selon ses besoins : gériatre et/ou infirmière de pratique avancée (IPA) en gérontologie, kinésithérapeute, diététicienne, psychologue, assistante sociale, ergothérapeute, etc. Des analyses biologiques et des examens d’imagerie médicale peuvent aussi être réalisés. Les IPA sont essentielles dans cette prise en charge : leur consultation dédiée permet de réaliser une évaluation gériatrique standardisée et de renouveler certains traitements.
Lors de cette journée de bilan, souvent, nous déjeunons avec les patients : nous sommes heureux d’échanger avec eux, et c’est aussi l’occasion de compléter notre examen clinique en observant leur appétit, en évaluant leurs éventuels troubles de motricité fine ou de déglutition, etc.
Par ailleurs, nous travaillons en lien étroit avec les médecins spécialistes de la Polyclinique Pau Pyrénées : chirurgiens, neurologues, gastro-entérologues, dans le cadre de bilans pré-thérapeutiques. C’est le cas notamment lorsqu’un geste chirurgical est indiqué chez un patient âgé et fragile, afin d’évaluer les risques et de décider ensemble si l’intervention est recommandée, quel sera le moment le plus adéquat pour la pratiquer et les surveillances à mettre en place.
Je réalise aussi des formations en gériatrie, à destination des services de chirurgie des hôpitaux et des cliniques. L’objectif est de mieux prendre en compte les spécificités liées à l’hospitalisation d’une personne âgée. Je propose un audit des pratiques et une formation sur les risques et vigilances liés au grand âge, comme le management médicamenteux, la gestion de la douleur, l’incontinence, la remise en charge postopératoire, la confusion ou la dénutrition.
Les soignants de ces services sont souvent très bien formés aux techniques chirurgicales de pointe et au suivi postopératoire (lors de la pose d’une prothèse en orthopédie ou d’une intervention urologique par exemple), mais ils peuvent manquer de protocoles de soins adaptés au grand âge. En effet, les patients âgés admis en chirurgie sont souvent polypathologiques et il faut tenir compte de leurs autres problèmes de santé : diabète, maladie cardiovasculaire, etc. Pour ces patients, le risque de décompensation est réel, même au décours d’une chirurgie « simple ». C’est pourquoi il est important de tenir compte de toutes les comorbidités.
Lors de cette journée de bilan, souvent, nous déjeunons avec les patients : nous sommes heureux d’échanger avec eux, et c’est aussi l’occasion de compléter notre examen clinique en observant leur appétit, en évaluant leurs éventuels troubles de motricité fine ou de déglutition, etc.
Par ailleurs, nous travaillons en lien étroit avec les médecins spécialistes de la Polyclinique Pau Pyrénées : chirurgiens, neurologues, gastro-entérologues, dans le cadre de bilans pré-thérapeutiques. C’est le cas notamment lorsqu’un geste chirurgical est indiqué chez un patient âgé et fragile, afin d’évaluer les risques et de décider ensemble si l’intervention est recommandée, quel sera le moment le plus adéquat pour la pratiquer et les surveillances à mettre en place.
Je réalise aussi des formations en gériatrie, à destination des services de chirurgie des hôpitaux et des cliniques. L’objectif est de mieux prendre en compte les spécificités liées à l’hospitalisation d’une personne âgée. Je propose un audit des pratiques et une formation sur les risques et vigilances liés au grand âge, comme le management médicamenteux, la gestion de la douleur, l’incontinence, la remise en charge postopératoire, la confusion ou la dénutrition.
Les soignants de ces services sont souvent très bien formés aux techniques chirurgicales de pointe et au suivi postopératoire (lors de la pose d’une prothèse en orthopédie ou d’une intervention urologique par exemple), mais ils peuvent manquer de protocoles de soins adaptés au grand âge. En effet, les patients âgés admis en chirurgie sont souvent polypathologiques et il faut tenir compte de leurs autres problèmes de santé : diabète, maladie cardiovasculaire, etc. Pour ces patients, le risque de décompensation est réel, même au décours d’une chirurgie « simple ». C’est pourquoi il est important de tenir compte de toutes les comorbidités.
Aujourd’hui, en France, une personne sur deux de plus de 65 ans possède au moins un critère de fragilité
Quels sont, selon vous, les enjeux actuels de votre discipline ?
La lutte contre les pathologies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer et apparentées) est un enjeu important de santé publique : plus d’1,2 million de personnes âgées en France sont suivies pour ce type de troubles, qui sont souvent sous-diagnostiqués et peu pris en charge à cause du manque de ressources thérapeutiques. Pourtant, des progrès ont été accomplis, permettant de ralentir la progression de ces pathologies et de mieux accompagner les malades et leurs proches.
Par ailleurs, la prévention de la perte d’autonomie est d’une importance capitale, d’autant plus qu’il existe un coût énorme, pour la société, associé à la dépendance et à la mise en place d’aides techniques et humaines à domicile. C’est pourquoi, dans le cadre du programme « Bien vieillir », une consultation gratuite pour les personnes de plus de 65 ans a été mise en place. Elle permet de réaliser un bilan de dépistage des maladies chroniques et des troubles cognitifs, notamment, et de prévenir autant que possible la perte d’autonomie. Le médecin traitant, qui réalise cette consultation, évalue la santé de ses patients à l’aide de différents tests, et il peut les orienter vers un médecin gériatre si besoin.
Pour schématiser, trois catégories de patients de plus de 65 ans ont été définies : les patients « robustes », pour qui les objectifs de soins sont les mêmes que pour des patients plus jeunes ; les patients dépendants, qui sont accueillis en institution ou qui ont besoin d’aides à domicile ; et les patients « fragiles », catégorie intermédiaire. Aujourd’hui, en France, une personne sur deux de plus de 65 ans possède au moins un critère de fragilité comme la dénutrition, l’isolement social, la dépression, les troubles auditifs ou visuels, le risque de chute, etc. Il est primordial de dépister précocement ces critères de fragilité et de les prendre en charge afin de prévenir la perte d’autonomie et, si cela est possible, de faire en sorte de pouvoir replacer ces patients dans la catégorie « robuste ».
Le vieillissement de la population française nous place face à des enjeux inéluctables : comme l’a rappelé le Pr Claude Jeandel, la gériatrie devra prendre en charge annuellement 20 000 nouveaux patients jusqu’en 2030, puis ce chiffre doublera… Notre système de santé, qui est déjà en souffrance, n’y est absolument pas préparé. De plus, il est fondé sur une organisation en spécialités médicales, qui n’a pas évolué depuis des années. Si cela peut convenir pour un patient jeune ayant une seule problématique de santé, pour les patients âgés, qui sont généralement polypathologiques, la prise en charge doit absolument être globale et pluridisciplinaire. Il va falloir repenser entièrement nos modèles de prises en charge et nos organisations, pour que les personnels soignants des différents services soient formés aux spécificités gériatriques et disposent de protocoles adaptés aux patients âgés, afin de mettre en place une surveillance adaptée et de faire appel au médecin gériatre si besoin.
Par ailleurs, la prévention de la perte d’autonomie est d’une importance capitale, d’autant plus qu’il existe un coût énorme, pour la société, associé à la dépendance et à la mise en place d’aides techniques et humaines à domicile. C’est pourquoi, dans le cadre du programme « Bien vieillir », une consultation gratuite pour les personnes de plus de 65 ans a été mise en place. Elle permet de réaliser un bilan de dépistage des maladies chroniques et des troubles cognitifs, notamment, et de prévenir autant que possible la perte d’autonomie. Le médecin traitant, qui réalise cette consultation, évalue la santé de ses patients à l’aide de différents tests, et il peut les orienter vers un médecin gériatre si besoin.
Pour schématiser, trois catégories de patients de plus de 65 ans ont été définies : les patients « robustes », pour qui les objectifs de soins sont les mêmes que pour des patients plus jeunes ; les patients dépendants, qui sont accueillis en institution ou qui ont besoin d’aides à domicile ; et les patients « fragiles », catégorie intermédiaire. Aujourd’hui, en France, une personne sur deux de plus de 65 ans possède au moins un critère de fragilité comme la dénutrition, l’isolement social, la dépression, les troubles auditifs ou visuels, le risque de chute, etc. Il est primordial de dépister précocement ces critères de fragilité et de les prendre en charge afin de prévenir la perte d’autonomie et, si cela est possible, de faire en sorte de pouvoir replacer ces patients dans la catégorie « robuste ».
Le vieillissement de la population française nous place face à des enjeux inéluctables : comme l’a rappelé le Pr Claude Jeandel, la gériatrie devra prendre en charge annuellement 20 000 nouveaux patients jusqu’en 2030, puis ce chiffre doublera… Notre système de santé, qui est déjà en souffrance, n’y est absolument pas préparé. De plus, il est fondé sur une organisation en spécialités médicales, qui n’a pas évolué depuis des années. Si cela peut convenir pour un patient jeune ayant une seule problématique de santé, pour les patients âgés, qui sont généralement polypathologiques, la prise en charge doit absolument être globale et pluridisciplinaire. Il va falloir repenser entièrement nos modèles de prises en charge et nos organisations, pour que les personnels soignants des différents services soient formés aux spécificités gériatriques et disposent de protocoles adaptés aux patients âgés, afin de mettre en place une surveillance adaptée et de faire appel au médecin gériatre si besoin.
Dans un monde ou tout va très vite, il est essentiel de rester à l’écoute et disponible
Quelles sont les innovations les plus marquantes aujourd’hui pour votre exercice ?
Les hôpitaux de jour dédiés aux bilans gériatriques constituent un format très adapté au patient âgé et se développent de plus en plus. Les patients sont adressés par leur médecin traitant en cas de critère de fragilité, ou de suspicion de trouble gériatrique comme une maladie neurodégénérative débutante, par exemple.
Notre service, à la Polyclinique Pau Pyrénées, est bien aménagé et confortable : les patients n’ont pas l’impression d’être hospitalisé. Le bilan effectué en une journée leur fait gagner du temps et leur évite de devoir se déplacer à plusieurs endroits, ce qui est un véritable avantage pour les personnes dépendantes ou atteintes de la maladie d’Alzheimer. C’est assez innovant car, il y a une quinzaine d’années, ce type de bilan nécessitait une hospitalisation complète de plusieurs jours.
L’hôpital de jour est aussi une structure innovante dans le sens où il constitue un lieu à mi-chemin entre la consultation « classique » et l‘hospitalisation complète. Le plateau technique me permet d’y pratiquer des gestes de soins comme des ponctions lombaires ou des ponctions d’ascite si besoin.
Notre service, à la Polyclinique Pau Pyrénées, est bien aménagé et confortable : les patients n’ont pas l’impression d’être hospitalisé. Le bilan effectué en une journée leur fait gagner du temps et leur évite de devoir se déplacer à plusieurs endroits, ce qui est un véritable avantage pour les personnes dépendantes ou atteintes de la maladie d’Alzheimer. C’est assez innovant car, il y a une quinzaine d’années, ce type de bilan nécessitait une hospitalisation complète de plusieurs jours.
L’hôpital de jour est aussi une structure innovante dans le sens où il constitue un lieu à mi-chemin entre la consultation « classique » et l‘hospitalisation complète. Le plateau technique me permet d’y pratiquer des gestes de soins comme des ponctions lombaires ou des ponctions d’ascite si besoin.
De façon plus globale, quelles sont les problématiques de prises en charge ?
En gériatrie, les problématiques sont multiples.
En premier lieu, je dirais que les maladies neurodégénératives devraient être dépistées le plus précocement possible pour tenter d’en retarder l’évolution. Ce n’est pas parce que nous ne savons pas encore soigner ce type de pathologie que nous ne pouvons pas tenter de ralentir sa progression et aider les familles à mieux faire face à cette situation.
Une autre problématique est le manque d’accès aux soins, qui va représenter un problème majeur dans les prochaines années, étant donné les perspectives démographiques : le nombre de soignants est en baisse tandis que le vieillissement de la population progresse. Nous savons bien que si le système de santé n’est pas en mesure d’accueillir tous les patients, des choix seront faits : ce sont les plus âgés qui seront mis de côté, comme nous l’a montré, malheureusement, la crise liée au Covid-19.
En premier lieu, je dirais que les maladies neurodégénératives devraient être dépistées le plus précocement possible pour tenter d’en retarder l’évolution. Ce n’est pas parce que nous ne savons pas encore soigner ce type de pathologie que nous ne pouvons pas tenter de ralentir sa progression et aider les familles à mieux faire face à cette situation.
Une autre problématique est le manque d’accès aux soins, qui va représenter un problème majeur dans les prochaines années, étant donné les perspectives démographiques : le nombre de soignants est en baisse tandis que le vieillissement de la population progresse. Nous savons bien que si le système de santé n’est pas en mesure d’accueillir tous les patients, des choix seront faits : ce sont les plus âgés qui seront mis de côté, comme nous l’a montré, malheureusement, la crise liée au Covid-19.
Que diriez-vous de la place du patient dans votre domaine ?
La place du patient est centrale, comme dans toute prise en charge. Les particularités, en gériatrie, sont la présence fréquente de polypathologies, et la nécessité de considérer la personne dans son environnement : sa famille, les aidants qui interviennent auprès d’elle. Une prise en charge pluridisciplinaire est indispensable.
L’objectif principal de la gériatrie est de répondre à la question suivante : pour ce patient âgé, en fonction de ses pathologies, de ses souhaits et besoins de prise en charge, de son environnement de vie et des aides dont il peut disposer, quels choix privilégier pour lui apporter la meilleure qualité de vie possible ? Les propositions de traitements et les posologies sont adaptées précisément en fonction de tous ces éléments. Il s’agit par exemple de doser précisément un anti-hypertenseur pour éviter des effets secondaires trop délétères, ou bien de ne pas entreprendre une chimiothérapie très agressive si les bénéfices escomptés ne sont pas suffisants. Il existe un aspect éminemment éthique dans nos prises en charge en gériatrie.
L’objectif principal de la gériatrie est de répondre à la question suivante : pour ce patient âgé, en fonction de ses pathologies, de ses souhaits et besoins de prise en charge, de son environnement de vie et des aides dont il peut disposer, quels choix privilégier pour lui apporter la meilleure qualité de vie possible ? Les propositions de traitements et les posologies sont adaptées précisément en fonction de tous ces éléments. Il s’agit par exemple de doser précisément un anti-hypertenseur pour éviter des effets secondaires trop délétères, ou bien de ne pas entreprendre une chimiothérapie très agressive si les bénéfices escomptés ne sont pas suffisants. Il existe un aspect éminemment éthique dans nos prises en charge en gériatrie.
Il existe un aspect éminemment éthique dans nos prises en charge en gériatrie
Quels sont les sujets de recherche actuels et les perspectives dans votre discipline ?
Des recherches sont en cours pour tenter de prévenir la progression des maladies neurodégénératives. Certains anticorps monoclonaux sont déjà capables de ralentir l’évolution de ces pathologies. Plusieurs essais de phase 2 et de phase 3 sont en cours de réalisation avec des résultats prometteurs.
Le développement de l’intelligence artificielle nous donnera certainement accès, à l’avenir, à des dispositifs connectés de plus en plus performants nous permettant de mieux suivre nos patients âgés. Il est déjà possible de « monitorer » les personnes à leur domicile pour surveiller les variations de la pression artérielle ou de la force musculaire, par exemple. Les maisons connectées vont sans doute se développer, avec une collecte de données simplifiée. D’ailleurs, depuis quelques années, l’application Icope (Integrated Care for Older PEople : soins intégrés pour les personnes âgées) permet l’auto-dépistage et le suivi de certaines fragilités, ce qui facilite l’orientation vers un médecin généraliste, un gériatre ou une évaluation complète en hôpital de jour, selon les besoins.
La médecine a connu d’immenses progrès et nous disposons en France de techniques de pointe et de matériel très sophistiqué, dans des services surspécialisés. La chirurgie orthopédique, par exemple, permet aujourd’hui de réaliser des prothèses totales sur mesure, parfaitement adaptées et mises en place avec l’aide de l’imagerie en 3D. C’était impensable il y a seulement quelques années ! Toutefois, dans cet environnement techniquement très performant, il est bon de savoir parfois revenir aux « fondamentaux », en particulier auprès des patients âgés. Les soignants, formés de manière très pointue à toutes ces techniques, doivent aussi savoir évaluer précisément les particularités et facteurs de risque inhérents au grand âge et aux polypathologies du patient. Aucune intelligence artificielle ne pourra remplacer cela !
Le développement de l’intelligence artificielle nous donnera certainement accès, à l’avenir, à des dispositifs connectés de plus en plus performants nous permettant de mieux suivre nos patients âgés. Il est déjà possible de « monitorer » les personnes à leur domicile pour surveiller les variations de la pression artérielle ou de la force musculaire, par exemple. Les maisons connectées vont sans doute se développer, avec une collecte de données simplifiée. D’ailleurs, depuis quelques années, l’application Icope (Integrated Care for Older PEople : soins intégrés pour les personnes âgées) permet l’auto-dépistage et le suivi de certaines fragilités, ce qui facilite l’orientation vers un médecin généraliste, un gériatre ou une évaluation complète en hôpital de jour, selon les besoins.
La médecine a connu d’immenses progrès et nous disposons en France de techniques de pointe et de matériel très sophistiqué, dans des services surspécialisés. La chirurgie orthopédique, par exemple, permet aujourd’hui de réaliser des prothèses totales sur mesure, parfaitement adaptées et mises en place avec l’aide de l’imagerie en 3D. C’était impensable il y a seulement quelques années ! Toutefois, dans cet environnement techniquement très performant, il est bon de savoir parfois revenir aux « fondamentaux », en particulier auprès des patients âgés. Les soignants, formés de manière très pointue à toutes ces techniques, doivent aussi savoir évaluer précisément les particularités et facteurs de risque inhérents au grand âge et aux polypathologies du patient. Aucune intelligence artificielle ne pourra remplacer cela !
Que représente pour vous « l’excellence médicale » ?
De façon générale, je pense que l’excellence médicale existe principalement dans les centres hospitaliers universitaires, qui forment les médecins de demain et qui sont précurseurs dans les domaines de la recherche scientifique et des technologies de pointe.
À mon niveau, il me semble que la disponibilité est primordiale pour se rapprocher de l’excellence dans nos prises en charge. Aujourd’hui, la formation des médecins est remarquable en France, que ce soit en matière de connaissances ou de technicité. Dans un monde ou tout va très vite, et où nous manquons cruellement de médecins et de personnels soignants, il est essentiel de rester à l’écoute et disponible, de prendre le temps de répondre aux besoins de nos patients âgés.
À mon niveau, il me semble que la disponibilité est primordiale pour se rapprocher de l’excellence dans nos prises en charge. Aujourd’hui, la formation des médecins est remarquable en France, que ce soit en matière de connaissances ou de technicité. Dans un monde ou tout va très vite, et où nous manquons cruellement de médecins et de personnels soignants, il est essentiel de rester à l’écoute et disponible, de prendre le temps de répondre aux besoins de nos patients âgés.
Quel est selon vous le rôle du médecin gériatre dans la société ?
Le gériatre a nécessairement une vision globale de la santé publique : il s’intéresse à la démographie, à l’organisation du système de soins et aux questions sociétales autour du grand âge. Il milite pour que la prise en charge soit pluridisciplinaire et de qualité. Un autre de ses rôles est de susciter une réflexion éthique sur les soins proportionnés à chaque patient âgé, fragile et/ou dépendant, agissant comme une sorte de régulateur, dans le seul objectif d’obtenir la meilleure qualité de vie possible pour la personne.
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Propos recueillis par Emmanuelle Barsky