Je me suis installée à la Clinique Thiers de Bordeaux en 2015. Nous sommes trois ORL associées au cabinet, ce qui nous permet d’avoir chacune un domaine de spécialisation. Pour ma part, je m’occupe plus particulièrement de tout ce qui concerne le nez et les sinus.
En dehors des cancers, nous prenons en charge tout l’éventail des pathologies ORL, qui est très large. En effet, le nez, la gorge et les oreilles sont des organes anatomiquement et fonctionnellement très différents.
En ORL pédiatrique, nous traitons les troubles de l’audition et ceux de la respiration, incluant les pathologies du sommeil en lien avec une hypertrophie des végétations ou des amygdales. Nous procédons alors respectivement à une adénoïdectomie ou à une amydalectomie au bloc opératoire. Dans certaines situations, il peut être nécessaire de réaliser une paracentèse avec mise en place d’aérateurs transtympaniques, ce qui améliore l’audition et la respiration des enfants.
Chez l’adulte, nous recevons des patients souffrant de toutes sortes de pathologies ORL, de la personne âgée atteinte de presbyacousie à l’adolescent qui a un trouble de la respiration nasale, par exemple. Ce trouble peut être en lien avec une rhinite allergique, ou bien une pathologie inflammatoire chronique du nez et des sinus qui peut entraîner une polypose, ou encore une déviation de la cloison nasale nécessitant une septoplastie…
Nous proposons un traitement médicamenteux et/ou chirurgical selon les situations.
Je fais partie de l’European Rhinologic Society (ERS), la Société française de rhinologie, la Société française d’ORL, et je vais bientôt faire partie de l’European Academy of Facial Plastic Surgery (EAFPS). Il est très important pour moi de participer à des congrès internationaux d’ORL, et plus particulièrement en rhinologie fonctionnelle et esthétique.
Ces progrès ont notamment permis le développement d’outils motorisés qui ont remplacé avantageusement les instruments mécaniques (ciseaux à frapper). De même, le Piezotome® est utilisé pour remodeler l’os du nez de façon très précise grâce à la technologie ultrasonique, sans chauffer les tissus adjacents. Cela favorise la cicatrisation et diminue les ecchymoses postopératoires.
Par ailleurs, la qualité des images et la technologie 3D dont nous disposons aujourd’hui pour les photos préopératoires nous permet de nous adapter très précisément au projet établi avec le patient et aux simulations réalisées avant l’intervention. Dans un futur proche, nous disposerons certainement de cette qualité d’image au bloc, pour réaliser des photos peropératoires. De même, la chirurgie endonasale endoscopique bénéficie aujourd’hui de systèmes de caméras et de retransmission à l’écran en images ultra-haute définition. La technologie 4K, dont la Clinique Thiers s’est dotée récemment, nous donne une vision peropératoire très fine de toutes les structures du nez et des sinus. C’est vraiment un progrès considérable pour la chirurgie des sinus, car nous intervenons dans des cavités de très petite taille positionnées à proximité immédiate d’organes nobles qu’il est impératif de préserver : le cerveau et les yeux.
Tous ces progrès rendent la chirurgie plus facile, plus rapide et plus sécure.
En rhinoplastie esthétique, je rencontre le patient au moins à deux reprises avant l’intervention et nous échangeons ensemble sur son projet. Nous discutons de ce qui est réalisable, en fonction de sa situation, des résultats des examens, et selon sa demande. Je reçois parfois des jeunes femmes qui souhaitent modifier leur nez pour qu’il ressemble à celui d’une photo Instagram qu’elles ont sélectionnée : il est important qu’elles comprennent que cette photo retouchée d’une femme très maquillée ne reflète pas la réalité, et que tout n’est pas faisable en rhinoplastie… Mais cette photo me donne des indications sur leurs souhaits et leur sensibilité esthétique. Les explications que je leur donne et les échanges avec elles permettent alors de construire ensemble un projet personnalisé, qui sera unique et adapté à chaque situation.
En rhinoplastie, la façon de « penser le nez » a radicalement changé aujourd’hui. De la rhinoplastie structurelle, qui était largement prédominante des 20 ou 30 dernières années, nous passons progressivement à une rhinoplastie de préservation. Cette démarche est portée en particulier par le Dr Yves Saban, rhinoplasticien à Nice. Il s’agit d’appréhender le nez comme une entité globale et d’en conserver, autant que possible, toutes les structures. L’objectif est d’obtenir un résultat naturel pour le patient, tout en diminuant l’œdème et le risque de fibrose postopératoires. La cicatrisation, qui est longue dans ce type d’intervention, est également améliorée.
En pratique, nous utilisons généralement des techniques de rhinoplastie mixtes et complémentaires : structurelles et de préservation.
L’utilisation de plasma riche en plaquettes (PRP) ou de plasma riche en fibrine (PRF) est aussi une belle avancée qui
permet une meilleure cicatrisation. C’est très intéressant notamment en rhinoplastie secondaire, sur un nez qui a déjà été traumatisé. Il s’agit d’utiliser le propre plasma du patient, à partir d’une prise de sang, et de l’appliquer sur les cartilages en fin d’intervention. Dans les situations où une pose de greffons cartilagineux est nécessaire, cette technique en améliore grandement la viabilité, favorise leur intégration et diminue l’inflammation. Elle va certainement encore se développer dans les prochaines années. D’ailleurs je viens de mettre en place une étude sur l’utilisation de PRF dans les cavités sinusiennes après ethmoïdectomie, afin de diminuer l’inflammation et de faciliter la cicatrisation de la muqueuse. J’aimerais développer cette activité de recherche en rhinologie et rhinoplastie.
Le bloc opératoire équipé des toutes dernières technologies, les chambres des patients comme de véritables cocons accueillants… Tout a été pensé pour que l’expérience patient soit la plus agréable possible.
Il s’agit aussi, bien sûr, d’utiliser un matériel médical et chirurgical de pointe, renouvelé au fur et à mesure des avancées technologiques, pour proposer la meilleure prise en charge possible.
Enfin, il est nécessaire de continuer à se former et à questionner régulièrement ses manières de procéder : en participant à des congrès, en suivant des enseignements postuniversitaires, etc. C’est primordial.
De la même façon, je fais partie de plusieurs associations ou sociétés professionnelles dans le domaine de l’ORL, pour renforcer le réseau existant entre la médecine libérale et la médecine hospitalière, échanger entre praticiens et favoriser une prise en charge globale et rapide pour le patient. Nous travaillons main dans la main et c’est une chance, pour nous comme pour nos patients.